Comment choisir sa bourriche pour la pêche au coup ?

FishAndTest
27 novembre 2023

La bourriche, un objet qui accompagne tous les pêcheurs depuis des décennies. Elle semble si basique, si élémentaire que nous peinons à observer en elle un quelconque aspect technique. Et pourtant, il est intéressant de se pencher sur la question pour ne pas se retrouver avec du matériel inapproprié voire obsolète.

Pour comprendre ce qu’est une bourriche remontons aux origines de celle-ci au sein de la pêche de loisir. À l’origine, elle était constituée d’un panier en osier. Légère mais encombrante et nécessitant d’être systématiquement sortie de l’eau pour accueillir des poissons, elle fut rapidement remplacée par la bourriche métallique. Cette dernière étant plus solide et plus aisée à transporter (rétractable), connue un large succès.

Cependant, la bourriche en métal présentait quelques défauts majeurs : elle avait tendance à être un véritable ‘‘écailleur’’ à poissons (ce qui rend absurde le fait de vouloir les relâcher). Et sa capacité de stockage était très limitée et son ouverture étroite ou avec un clapet rendait l’introduction des captures complexe et hasardeuse. Enfin, elle finissait par s’oxyder et rouiller.

Ainsi arriva ce que désormais nous désignons tous en pêche au coup par le terme de bourriche : la bourriche anglaise (peut-être parce qu’elle tire son invention des pêcheurs d’outre-manche, mais cela reste à être confirmé). Celle-ci connut un large succès au vu de sa praticité et de la possibilité d’être modulée en fonction des besoins des pêcheurs. De 50 centimètres à plus de 6 mètres, ronde ou carrée, avec de grosses mailles ou des micro-mailles. Une grande diversité de produits fut développée durant plusieurs décennies pour répondre aux besoins variés des pêcheurs.

C’est ainsi que dans cet article je vais tâcher de présenter les caractéristiques élémentaires constituant une bourriche et leurs intérêts. Vous verrez alors que le choix d’une bourriche n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, et tout ne se résume pas à la question d’un bon rapport qualité/prix.

Car, n’oublions pas que si votre bourriche n’est pas adaptée, il est possible de se retrouver face à des déconvenues qui peuvent gâcher une journée de pêche au coup. Plusieurs cas seront explicités le moment venu. Mais soyons clairs, l’idée même des bourriches modernes n’est pas de devenir des cimetières à poisson, bien au contraire.

Mon but ici n’est pas de vous dire qu’une bourriche est meilleure qu’une autre mais de vous aider à trouver la bourriche qui correspond à votre pêche, vos spots et aux poissons que vous pêchez. En somme, une bourriche qui répond à des attentes qui vous sont propres.

 

Choisir sa bourriche en fonction de son lieu de pratique

La forme de votre bourriche

Parmi les différentes formes de bourriche qui nous sont proposées dans le commerce on rencontre principalement deux formes : les rondes et les carrées (ou rectangulaires).

Pourquoi ces deux formes ? Avons-nous un intérêt à choisir l’une de ces deux variantes ?

Pour répondre à ces questions, il faut s’intéresser à la surface de contact que peut avoir une bourriche avec la berge. En effet, une bourriche carrée aura une plus grande surface de contact avec la bordure ce qui lui permet d’être plaquée et d’éviter de rouler comme peut le faire une bourriche ronde. Une bourriche qui roule peut développer une zone d’étranglement entre deux anneaux ce qui empêche les poissons de pouvoir descendre et profiter ainsi de l’ensemble de la partie immergée.

Alors à quoi peut servir une bourriche ronde ?

En milieu encombré, par exemple en rivière sauvage ou dans un étang présentant des ronciers ou des racines sur les bordures, il peut être intéressant de limiter au maximum la surface de contact. Dès lors, une forme ronde permet de limiter les accrocs qui, à terme, pourront provoquer des déchirures au niveau du filet.

Pour résumer, on utilisera des bourriches carrées pour des berges lisses et saines avec un courant allant de faible à fort, et des bourriches rondes pour des milieux encombrés avec un courant faible ou modéré. En somme, la bourriche carrée semble plus polyvalente que la bourriche ronde, c’est sans doute ce qui explique qu’elle a tendance à se démocratiser.

 

La longueur de votre bourriche

Coluche disait que la bonne longueur pour les jambes, c’est quand les deux pieds touchent le sol. Et bien pour une bourriche, la situation est similaire. Question de bon sens. Celle-ci doit toucher l’eau et même plus. L’eau de surface étant généralement la plus chaude et moins oxygénée, il conviendra de laisser la possibilité aux poissons capturés de se réfugier en profondeur. En sommes comptons un strict minimum d’un mètre immergé (plus serait mieux, mais parfois nous n’avons pas le choix).

À contrario, une bourriche trop longue peut présenter des inconvénients. Dans un premier temps, la manipulation est plus complexe. Donc s’il est possible d’éviter de se compliquer la vie avec du matériel inutilement surdimensionné, pourquoi s’en priver (ce qui explique en partie pourquoi les bourriches de 6 mètres ont été abandonnées).

Deuxièmement, une bourriche trop longue finira par se trouver en paquet sur le fond de l’eau. Deux risques se présenteront alors à vous. Les poissons iront se coincer dans les plis pour se cacher, ce qui peut paradoxalement nuire à une bonne ventilation et une bonne oxygénation. On peut même parler de piège pour les petits poissons. Et les conséquences peuvent être létales pour vos captures.

Ensuite, en ayant un amas de filet sur le fond, on augmente notre surface de contact, et ainsi, comme vu précédemment, il y a le risque d’augmenter les accrocs s’il y a la présence de racine ou d’encombrement. Pour nuancer, il y a la possibilité d’étirer la bourriche sur le fond si le milieu le permet (et dans ce cas, la configuration est optimale pour le maintien des poissons).

Actuellement la plupart des bourriches proposées ont une taille fluctuant entre 1 et 4 mètres. Entre 2 et 3 mètres, on est sur un ordre de taille assez polyvalent qui permet de s’adapter à un bon nombre de milieux. Mais elles seront trop justes pour certains canaux et rivières possédant une berge surélevée.

À vous de voir en fonction des zones que vous affectionnez.

Quelle largeur pour une bourriche

Je ne vais pas m’attarder trop longuement sur cette partie car, il s’agit d’une évidence. Si vous vous axez sur une pêche de gros poissons il vous faudra une bourriche en conséquent. L’idéal est que vos poissons puissent se tenir en position nage, c’est-à-dire leur position tenue naturellement dans l’eau (parallèle au fond).

Malgré des bourriches relativement larges (comme celles conçues pour les carpodromes) il peut arriver que les poissons qui y séjournent soient de grande taille (carpes de 5kg en concours). Alors, si le milieu le permet, étaler votre bourriche sur le fond sera un compromis intéressant pour leur offrir une zone de repos plus spacieuse.

Cependant, n’oublions pas que plus les dimensions d’une bourriche sont importantes, plus sa manipulation est compliquée et plus son encombrement est important. De même, son tirant d’eau devient plus conséquent (dans les rivières à fort courant, vous devrez être intraitable avec la fixation).

Si vous souhaitez vous orientez sur une pêche de petits poissons (ablette, petit gardon, goujon) ou sur des pêches rapides de quelques heures, alors l’intérêt d’une bourriche large devient moindre vis-à-vis de la contrainte qu’elle génère. N’oublions pas qu’en pêche rapide, nous cherchons à lier simplicité et efficacité. De fait, une bourriche surdimensionnée à l’extrême n’assurera pas systématiquement une meilleure survie des poissons (exemple : bourriche de carpodrome pour quelques ablettes).

Pour être plus clair, il est plus facile d’oublier une ablette de 5cm dans une bourriche de 50X50 et de 4 mètres de long que dans une bourriche de 30X30 et de 2m50. Là aussi, il y aura la formation de plis qui pourront devenir des caches et vous laisseront des bonheurs olfactifs pour les jours qui suivront (si vous n’êtes pas suffisamment minutieux).

Choisir sa bourriche en fonction des poissons recherchés et de sa pratique

Quelle maille pour ma bourriche

On rencontre majoritairement deux types de maille : les mailles simples et les micro-mailles. Entendons par mailles simples, des mailles pouvant être fines ou larges, laissant circuler plus facilement l’eau. Ainsi, elles limitent la prise au courant. Ce qui peut être réellement intéressant pour les eaux vives et les poissons qui ont des besoins en oxygène importants. Elles sont cependant plus fragiles, et les trous sont moins faciles à repérer.

Les micro-mailles présentent l’intérêt de limiter les accrocs des nageoires de certaines espèces (carpes, carassins, barbeaux). Imaginez une dizaine de poissons pendus par les nageoires à votre bourriche. C’est un cauchemar pour le pêcheur et un calvaire pour ses captures. Les poissons s’abîment et votre bourriche également. Ainsi, en empêchant les arrêtes dorsales en forme de scie de passer entre les mailles, les situations d’accrocs sont grandement limitées, pour ne pas dire inexistantes.

En revanche, à noter que pour les petites espèces, certaines micro-mailles étant moins douces et moins souples, le risque de voir un effet ‘‘écailleur’’ est plus prononcé (souvent le cas avec les bourriches de carpodrome). Donc, ce genre de bourriche est plutôt à réserver pour des grosses espèces dans un milieu où le courant est lent ou stagnant.

Enfin, la majorité des bourriches sont équipées d’un premier cadre en toile plastifiée ce qui permet aux poissons de glisser sans être abîmé. De plus, cette toile minimise les risques d’accrochages accidentels de l’hameçon lors d’une mauvaise manipulation (ce qui vous fera perdre un temps précieux en compétition ou mettra à rude épreuve vos nerfs pour récupérer votre ligne).

De fait, je ne peux que vous conseiller de veiller à choisir une bourriche présentant cette toile.

La fixation de votre bourriche

La fixation est un élément primordial, car l’une des principales déconvenues que vous pourriez rencontrer est celle de voir votre bourriche avec vos captures finir au fond de l’eau. Si dans la majorité des cas nous arrivons à récupérer notre matériel par différents systèmes de débrouille, quand cela s’avère impossible (rivière en crue) alors les conséquences sont dramatiques pour vos captures, votre porte-monnaie et surtout pour l’environnement.

À notre époque, toutes les bourriches sont munies d’un pas de vis standard ce qui permet soit de fixer un pique qui sera planté profondément en sol, soit de la fixer directement sur votre station. À noter qu’une très grande majorité d’entre elles sont munies d’un mécanisme de réglage vous permettant de faire varier l’inclinaison de votre bourriche.

Encore une fois, je ne peux que vous conseiller de choisir celles munies de ce dispositif très pratique.

Le pique présente l’intérêt d’être peu coûteux et simple. Il concerne principalement les pêcheurs ne disposant pas de station, pêchant au coup de manière occasionnel et ne souhaitant pas trop investir dans cette technique. De même pour des pêches rapides, sans station, il présente l’avantage d’être léger et peu encombrant.

Cependant, le pique a de multiples inconvénients. Il ne peut pas être planté partout (berges bétonnées, en cailloux… ), s’use vite (torsion après de multiples tentatives sur des sols durs en été) et peut présenter de réels risques de décroche s’il n’est pas planté correctement.

Comme la majorité des pêcheurs au coup utilisent des stations, des fixations ont été mises au point pour pallier à ce problème. Il y a quelques variantes existantes : les bagues munies de pas de vis (avec rallonge ou non) qui s’installent sur le pied de la station, les barres de liaisons se fixant sur le ponton (plus modulable) ou encore les systèmes multi-grip ( facile à installer). Pour aller à l’essentiel, retenons les deux caractéristiques élémentaires suivantes : votre bourriche doit se tenir à portée de main sans vous gêner.

Ainsi, le choix de la fixation dépend de vos habitudes, de votre budget et du nombre de bourriche que vous souhaitez installer. Comptez moins de 25€ pour un pique, idem pour une bague ou système multigrip (une seule bourriche), puis entre 40€ et 80€ pour une barre de liaison (possibilité d’installer plusieurs bourriches).

Voir les support station.

 

Les armatures

Dernier élément à présenter, celui de l’armature, c’est-à-dire les anneaux de votre bourriche. Autrefois en fibre de verre, ce matériau a peu à peu été remplacé par des anneaux en aluminium ou en alliage métallique. Si la fibre de verre présente l’avantage d’être légère, avec une certaine souplesse et résistance. Elle a toutefois rencontré ses limites lorsque la pêche excède les 10kg. La soulever devient une action complexe tant les anneaux se déforment et allongent la bourriche.

De plus, les anneaux peuvent finir par se déformer en cas de mauvais stockage. Elles présentent un gros point de fragilité au niveau de la jonction des deux extrémités (en générale visible par une bague en aluminium), cette zone forme un point de rupture pouvant céder si les anneaux sont mis à rude épreuve de manière répétée.

Les anneaux en métal, eux, sont plus résistants. Si de manière générale ils se déforment peu lorsqu’on soulève la bourriche, un poids excessif (plus de 50kg) peut faire plier un anneau. Et dans ce cas la déformation sera définitive et impossible à réparer. Votre bourriche sera alors fragilisée. Cependant, même pour le bien être des poissons, il n’est pas souhaitable de dépasser un certain poids dans une seule bourriche (entre 30kg et 50kg en fonction des espèces, de la saison et du lieu de pratique).

Et vous en conviendrez, hormis en carpodrome, il est assez rare de dépasser ces pesées (et dans le doute, une bourriche de secours n’est pas du luxe). En somme, la quasi-totalité des bourriches présentent désormais des anneaux métalliques, seules certaines en entrée de gamme ont conservé des anneaux en fibre. Celles présentant des anneaux avec de gros renforts, sont essentiellement prévues pour les carpodromes où les pesées peuvent être conséquentes et ce, de manière quasi systématique. Pour terminer, si le filet est renforcé au niveau des anneaux, c’est un petit plus qui vous permettra de faire durer un peu plus longtemps votre bourriche (ces zones de frictions ont tendance à s’user au bout de quelques saisons)

 

Pour choisir votre bourriche, il est nécessaire de se poser les bonnes questions. Pour quels milieux ? (rivière, étang, canal), pour quel type de pêche ? (petit poisson, carpodrome, gros poisson en rivière). Bien entendu une bourriche unique répondant à tous vos critères, adaptée à tous vos coins, ne peut pas exister (elle ne peut pas faire 2m50 puis 4mètres). Mais convenons-en aussi, une bourriche spéciale carpodrome pourra faire le job si vous allez deux fois dans l’année en rivière. De même une bourriche carrée en milieu encombré fera l’affaire, tant que vous ne répétez pas régulièrement l’expérience. Et dans le cas où vous seriez amené à pratiquer régulièrement dans des milieux radicalement différents, avec une seule bourriche qui sera inadaptée, rien ne vous empêche d’en posséder une seconde plus appropriée et qui vous servira ponctuellement de bourriche de secours (une bourriche ronde joue très bien son rôle de bourriche en carpodrome).

Pour terminer, quelques points que je vous conseille vivement de respecter :

− Ne JAMAIS utiliser une bourriche à grosse maille en carpodrome (les carpeaux vous diront

merci).

− Toujours vérifier en fin de journée que votre bourriche est bien vidée (qu’il ne reste pas une

ablette dans un coin).

− Être certain de la fixation de votre bourriche.

 

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne partie de pêche.

Voir le meilleur choix de bourriches pour la pêche au coup.