Comment pêcher au crankbait ?
Parmi les leurres carnassiers de prospection et à fortes vibrations, le crankbait figure en bonne place. Si sa prise en main est très simple et permet au débutant d’obtenir vite des résultats, nous allons voir ensemble quelques subtilités dans son utilisation et quand il donnera sa pleine mesure.
Qu’est-ce qu’un crankbait ?
Très bonne question, merci de l’avoir posée !
Le crankbait fait partie de la famille des poissons nageurs. C’est donc un leurre dur. Sa morphologie est le plus souvent ramassée avec un corps compact et exagérément gros par rapport à sa longueur. Toutefois, il en existe aussi des plus allongés mais ils sont parfois regroupés également dans la catégorie des jerkbaits.
Mais ce qui le caractérise surtout c’est sa bavette. En effet, le crankbait est fait pour pouvoir pêcher à toute profondeur et dans des milieux encombrés de branches ou avec des rochers proéminents. Ainsi celle-ci peut être courte et verticale afin de pêcher juste sous la surface ou un peu plus longue et carrée pour aller à un peu plus d’un mètre (« le square bill ») ou inclinée et de plus en plus longue pour aller de plus en plus profondément (on parle alors de « deep cranking »).
Cette bavette ne permet pas seulement de pêcher à la profondeur désirée. Elle a également pour but de limiter les accrochages sur les obstacles. Elle vient taper contre les branches et les rochers pour permettre un changement de trajectoire et casser la nage du leurre ce qui favorise les attaques des prédateurs.
Un crankbait est souvent flottant et bruiteur. La flottabilité est intéressante lorsque vous touchez le fond ou un obstacle. Ainsi, vous avez juste à attendre pour laisser remonter le leurre et poursuivre votre récupération sans accrocs.
Pour offrir un choix de plus en plus complet, certaines marques proposent aussi des cranks silencieux. C’est un atout pour les lieux surpêchés où le bruit des billes peut être associé à du danger pour les carnassiers. Il existe même des crankbaits « slow floating » et « suspending » qui remontent lentement voire pas du tout à l’arrêt. Cela permet de proposer un autre comportement toujours dans le but de tromper les poissons éduqués.
Comment animer un crankbait ?
Pour moi il y a 3 principaux types d’animation :
– Le linéaire lent qui consiste à ramener doucement et régulièrement le leurre sans chercher à faire une quelconque animation. C’est une technique très simple mais efficace. Plus vous mettez votre canne vers le bas, proche de la surface et plus votre leurre ira profondément.
– Le stop and go. En gros votre récupération est entrecoupée de pauses. C’est surtout intéressant lorsqu’il y a des obstacles ou que vous raclez le fond. Comme vous frottez ce fond (et vu qu’il n’est pas possible de creuser!), il faut bien faire quelques arrêts afin que le crank remonte et puisse continuer à avancer. D’ailleurs, le fait de gratter le fond permet de créer un petit nuage de vase attractif certains jours. Cette technique souvent utilisée s’appelle le « bottom taping ».
– La récupération très rapide. Cela revient à du linéaire mais en tournant la manivelle du moulinet très vite. Dans ce cas, le but n’est pas de chercher le fond mais de provoquer une attaque réflexe de la part du prédateur qui voit passer une proie ou un intrus et n’a pas le temps de l’analyser. C’est une technique que je pratique souvent sur les sandres après la fraie canne haute dans les courants. Elle est aussi efficace sur les perches actives.
Quel matériel pour pêcher au crankbait ?
Il existe des cannes spéciales pour le crankbait. Celles-ci sont en fibre de verre et très souples. Cela a pour but de diminuer les fortes vibrations dans les bras que ce type de leurres engendre. Et on lui adjoint souvent un moulinet avec un petit ratio (environ 65 cm par tour de manivelle) pour favoriser la récupération lente.
Si vous faîtes des sessions quasi exclusives au crank, je vous recommande ce type de cannes. Vos bras vous diront merci. Mais si vous en utilisez occasionnellement pendant vos sessions, nul besoin de vous ruiner. Votre canne habituelle fera parfaitement l’affaire. Niveau sensation, cela sera juste bien différent d’un finess par exemple !
Si vous en avez la possibilité, préférez les cannes casting aux cannes spinning pour ressentir un peu moins les vibrations. Plus la bavette est grande et le leurre imposant et plus celles-ci sont fortes.
Quand pêcher au crank ?
Le crankbait est intéressant du printemps à la fin de l’automne. J’ai moins de résultats l’hiver.
C’est un vrai leurre de prospection qui permet de couvrir une bonne surface d’eau à la recherche des poissons actifs. Pour résumer, plus l’eau se réchauffe et plus je réduis la taille de la bavette. Il existe des exceptions notamment, comme je l’ai déjà évoqué, dans les courants où un leurre à grande bavette peut être ramené très vite canne haute. Il ne décrochera pas et restera à une profondeur convenable là où des jerkbaits ne nagent plus.
Les modèles vendus le sont toujours avec leurs profondeurs de nage. L’optimum annoncé est rarement atteint mais on s’en rapproche canne basse uniquement. Si vous voulez gratter le fond, vous pouvez choisir un 2,5 m max pour un fond de 2 m par exemple. Mais n’utilisez pas un deep (4 m et plus) quand vous avez 2 ou 3 m, cela sera difficilement pêchable.
Petit conseil : lorsque vous choisissez un modèle, vérifiez bien l’épaisseur de la bavette. Votre crank va cogner beaucoup d’obstacles, il faut donc qu’elle soit solide.
Conclusion
La pêche au crankbait est une pêche productive et active. Elle permet d’attraper plusieurs espèces au premier rang desquelles la perche mais également le brochet, le sandre, le chevesne, le bass et même le silure. Je vous invite d’ailleurs à remplacer les hameçons triples fournis par des simples ou à écraser les ardillons afin de limiter les dommages infligés aux carnassiers.