Tout savoir sur la pêche à la turlutte
Venu tout droit du Japon, la pêche à la turlutte ou plus communément appelée Eging est une pêche visant à capturer des céphalopodes et pouvant se pratiquer du bord ou en bateau. Elle consiste à utiliser un leurre spécial nommé la turlutte.
La turlutte
Une turlutte est un leurre de forme courbée à l’allure d’une crevette. Elle est équipée d’un plomb situé généralement en tête, deux petites plumes pour stabiliser sa descente et généralement une paire d’yeux vient finir le tout. Son corps peut être recouvert de tissu (aidant à la préhension du leurre par les céphalopodes) ou non. Le tissu est coloré tout comme le corps qu’on appelle la base. Afin que les animaux convoités se prennent sur la turlutte, celle-ci est équipée d’un ou deux paniers. Ce sont des couronnes de pics qui remplacent les classiques hameçons que l’on retrouve sur d’autres leurres.
La taille de la turlutte
Les turluttes sont disponibles en plusieurs tailles allant de 1.0 (la plus petite) à 5.5 (la plus grande) soit environ 4 à 17 centimètres. Cette unité (Egi) à part entière a été créée par les japonais pour classifier les tailles de turluttes. Elle sera à varier en fonction de la taille des proies ou des céphalopodes sur la zone. On peut aussi bien prendre des petites turluttes pour pêcher des petits calamars comme pêcher des gros parce qu’ils se nourrissent de petites proies.
Les vitesses de descente des turluttes
Le point le plus important lors de l’achat d’une turlutte est sa vitesse de descente. Ce paramètre est généralement annoncé en secondes par mètre. En effet une référence de turlutte peut être proposée en plusieurs masses qui définissent la vitesse de descente. Par exemple, une taille 3.0 peut être disponible en 13.5, 15 et 17 grammes. Actuellement sur le marché français, on retrouve 5 vitesses différentes: Super Shallow, Shallow, Basic, Deep et Extra Deep. Les turluttes Shallow et Super Shallow mettent entre 5 et 12 secondes pour faire un mètre, elles seront destinées à pêcher des zones peu profondes ou lorsque les calamars sont proches de la surface. A contrario on retrouve les Deep et Extra Deep qui se prêtent plus à pêcher par vent et/ou courant fort ou dans de grandes profondeurs, leur vitesse de descente étant de 1.2 à 2.8 secondes par mètre elle permet de contrer une météo capricieuse. Pour finir on retrouve la Basic, avec 3 à 5 secondes pour faire un mètre c’est le modèle qui est généralement présent chez toutes les turluttes !
Les coloris des turluttes
Les turluttes sont habituellement déclinées en des dizaines de coloris différents pour correspondre à l’activité capricieuse des céphalopodes. On ne pêche pas comme ça les animaux les plus intelligents sur terre ! A vous de trouver lequel du bleu, orange, rose ou encore vert fonctionnera selon les conditions de pêche rencontrées.
Les céphalopodes
Les céphalopodes appartiennent à la classe des mollusques, au même titre que les moules. Dans ce groupe d’animaux en France nous retrouvons trois grandes espèces. Le calamar (Loligo vulgaris), la seiche (Sepia officinalis) et le poulpe (Octopus vulgaris). Ces trois mollusques sont tous présents des côtes méditerranéennes aux côtés de la Manche. Leur durée de vie est extrêmement courte (environ deux ans). En effet, ils meurent souvent après la reproduction. Ils ont donc une capacité exceptionnelle à grossir en peu de temps. Cela est notamment dû à leur intelligence. Ils se nourrissent majoritairement de poissons, de crustacés et pour le poulpe de coquillage.
Les lieux où les pêcher
Les céphalopodes sont présents un peu partout. Ils apprécient les zones portuaires, les fonds rocheux et sableux. Les calamars seront généralement présents en pleine eau, les seiches au ras du fond et les poulpes seront quant à eux cachés généralement dans une crevasse. De manière générale, les pieuvres sont plus accommodées aux zones rocheuses où elles trouvent leur nourriture. Les ouvrages portuaires sont à privilégier tout particulièrement pour pêcher le calamar et la seiche. Les lampadaires présents au bord des quais attirent les proies des céphalopodes.
La pêche du bord
Les calamars et seiches se pêchent très bien du bord. Il faudra adapter vos turluttes (taille, poids et coloris) en fonction de vos conditions de pêche comme indiqué précédemment. L’animation nommée le Bichi Bachi est faite de 2 ou 3 jerks (grands coups de cannes) imprimés verticalement qui ont pour but de faire zigzaguer la turlutte. On procède ensuite à une pause qui souvent entraîne l’attaque du calamar. Attention à bien desserrer votre frein pour ne pas déchirer la tentacule d’un calamar qui viendrait attaquer lorsque vous animez. Une canne Eging – Céphalopodes de 240 à 250 centimètres équipée d’un moulinet en taille 3000 conviendra parfaitement.
La pêche en bateau
L’Eging en bateau est une technique différente qui se fait à la verticale de l’embarcation. On appelle ça le Tip Run Eging. Des turluttes classiques surplombées à l’aide d’un casque pour descendre vers le fond. On peut également utiliser un montage Tataki, un bas de ligne où 5 à 10 turluttes se trouvent pour pêcher plusieurs calamars à la fois. Une canne plus courte (entre 210 et 220cm) que pour la pêche du bord sera idéale.
Conclusion
La pêche à la turlutte est une technique spécifique qui peut paraître complexe mais qui est extrêmement intéressante lorsqu’on la pratique ! Que ce soit le choix des leurres, l’espèce visée ou l’endroit de pêche, un paramètre peut changer la donne ! Mais c’est ça aussi la pêche, se creuser la tête pour prendre du poisson ! Bon’ Chance !