Tout savoir sur la pêche au toc

FishAndTest
9 janvier 2023

La pêche aux appâts naturels est la première pêche à avoir été utilisée par les hommes pour tromper la vigilance des truites. Le principe est de se rapprocher le plus possible des proies mangées par dame fario en présentant une esche le plus naturellement possible. C’est ainsi qu’est apparue la pêche au toc. Mais pourquoi toc ? Lorsque vous aurez la première touche avec cette technique, lorsque vous sentirez ce petit tressautement du fil entre vos doigts, là vous saurez !

Afin de débuter dans les meilleures conditions, je vais vous présenter le matériel indispensable à votre réussite.

 

Le matériel nécessaire pour la pêche au toc

 

La canne toc

 

Celle-ci doit être assez longue. Bien évidemment, cette longueur variera selon la largeur et l’encombrement de la rivière prospectée. 3,90 m est le compromis choisi par nombre de pêcheurs. À noter que le carbone sera toujours plus résonnant que la fibre de verre et qu’un grand nombre d’anneaux sera un plus pour le ressenti. Le porte-moulinet de ce type de canne sera bien souvent à son extrémité. Si vous pêchez dans des ruisseaux et aussi dans des cours d’eau larges mais que vous ne souhaitez investir que dans un ensemble, je vous conseille une canne téléréglable. Cela vous permettra de disposer d’une longueur variable.

Voir les cannes truite toc.

 

Le moulinet toc

 

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Même si un moulinet traditionnel peut dépanner à l’occasion, il vaut mieux un modèle spécialement dédié à la pêche au toc. Celui-ci doit avoir un frein performant et ne pas laisser le fil apparent. Cela limite les accrochages qui peuvent être nombreux dans les milieux encombrés et protège le fil des UV pour le conserver un peu plus longtemps. Ne vous focalisez pas sur le poids. L’idée est d’équilibrer votre ensemble et un moulinet léger risque de faire « piquer » votre canne vers le bas et rendre le tout inconfortable. L’idéal est donc de pouvoir l’avoir un bon moment en main avant de vous décider car il y va de la réussite de vos futures sessions et de votre plaisir de pêche.

Voir les moulinets toc

Le fil toc

Contrairement à nombre de types de pêche où la tresse est reine, ici il vaut mieux privilégier le nylon. Certes la sensibilité est moindre mais l’élasticité est indispensable pour amortir les coups de tête des salmonidés et limiter les décroches. Ne lésinez pas sur la qualité. Il faut qu’il soit soyeux en main (toujours pour le plaisir de pêche mais également pour la glisse dans les anneaux), résistant, élastique mais pas trop non plus. Je vous conseille également de le prendre coloré (sans qu’il soit non plus fluo « pétant ») pour une bonne visibilité de votre ligne. Toujours savoir où vous êtes est un des secrets de cette pêche.

Voir les nylons truite

 

Le bas de ligne

Si le corps de ligne est coloré, il vous faudra un bas de ligne transparent et le plus discret possible. Comptez environ 1 m de longueur. Cette mesure peut varier suivant la clarté et si les poissons sont tatillons. Quant au diamètre à utiliser, sachez qu’il peut varier entre 12 et 20/100 suivant les milieux et la taille des truites rencontrées. Votre corps de ligne, dans l’idéal, va mesurer 2/100 de plus pour éviter les casses hors bas de ligne. Si vous débutez, 16/100 est un bon début pour la majorité des conditions rencontrées.  Plus encore que sa longueur, c’est le diamètre du fil qu’il faudra changer pour décider les truites boudeuses. Plus il est fin et plus le montage sera discret et la présentation naturelle. Par contre, attention à la casse ! Le frein de votre moulinet devra être parfaitement réglé.

 

Hameçon, plomb, guide fil :

 

Il vous faudra plusieurs éléments pour votre montage toc.

Pour que votre appât évolue à la bonne profondeur, il vous faudra lester votre bas de ligne. Votre plombée ne devra pas être trop groupée ni trop près de l’hameçon, toujours pour avoir une présentation naturelle. Les plombs de taille 4 à 9 devront être doux pour être facile à mettre, à bouger et à enlever. Si les poissons sont actifs ou si vous devez atteindre rapidement une profondeur importante ou si le courant est vif, il conviendra de les regrouper plus que pour une eau basse et des poissons peu mordeurs.

La taille de l’hameçon toc est proportionnelle à l’esche que vous utilisez. Ainsi, un modèle 2 ou 4 peut être envisagé pour un gros lombric alors que certains appâts s’utiliseront avec du 12 ou du 14. Il vous faudra apprendre à faire des nœuds de liaison entre fil et hameçon car très vite, les bas de ligne vendus dans le commerce vont vous limiter par leur longueur, la qualité médiocre de l’hameçon et du nylon.

Le guide fil est un outil qui, sans être indispensable, vous rendra bien des services et que je vous conseille sans réserve ! Celui-ci se passe sur votre ligne principale, au-dessus des plombs. C’est un repère visuel supplémentaire qui vous permettra de toujours savoir où est votre ligne et à quelle profondeur. Il faut le placer assez haut pour qu’il ne soit pas immergé. Parfois même, on peut repérer une touche grâce à un déplacement bizarre de ce guide fil.

 

Le transport :

 

N’oublions pas l’épuisette, le dégorgeoir et un coupe-fil et vous voilà parés pour affronter les capricieuses truites de votre région ! Mais pour cela il vous faudra de quoi transporter ce matériel. Musette, gilet multi-poches… le choix est large. Ce sera surtout une affaire de goût et de praticité. Tout doit être facile d’accès et que vous puissiez avoir votre épuisette fixée à vous sans qu’elle vous gêne en action de pêche.

 

Maintenant que vous êtes équipés, parlons animation, méthode… bref parlons pêche !

 

La technique de la pêche au toc

Comment on s’y prend ?

 

Il n’y a pas de bouchon donc ce sont vos doigts qui vont vous indiquer les touches. Si vous êtes droitier, prenez le manche de votre canne dans la main droite et tenez le fil (entre le moulinet et le premier anneau) de la main gauche. Entre vos doigts, le fil sera toujours tendu. Lorsque le premier toc si caractéristique interviendra, vous rendrez un tout petit peu de fil pour que la truite puisse engamer l’esche sans ressentir la moindre résistance. Dans le cas contraire, elle relâchera votre appât.

Toujours avec votre main, vous tiendrez votre fil pour ferrer au bout de quelques fractions de secondes. Vous pourrez encore rendre du fil pour fatiguer le poisson sans casser et amortir les coups de tête. Cette main gauche est votre meilleure alliée, ne l’oubliez pas !

Le moulinet doit avoir le frein réglé bien souple afin de prendre du fil pour lancer un peu plus loin en effectuant un balancier avec la canne. Contrairement à d’autres techniques, ce moulinet n’est pas là pour se dévider au lancer. Il fait surtout office de réserve de fil.

 

Où l’utilise-t-on ?

 

Partout ! En plein courant, dans les caches, sous les racines, les obstacles… Il n’y a pas plus universel. Même derrière un moucheur ou un pêcheur aux leurres, vous pouvez prendre du poisson et exploiter des postes qu’eux ne peuvent pas. En général, il faudra remonter le courant pour vous soustraire à la vue des poissons et présenter votre esche de l’amont vers l’aval ; comme un vers tombé de la berge et qui descendrait la veine d’eau. Vous ne verrez jamais une teigne remonter le courant ! Eh bien une truite non plus n’a jamais vu ça alors vos chances de la faire mordre ainsi sont faibles. Je parle bien sûr de poissons sauvages.

 

Avec quel appât ?

Tout ce que peut manger une truite. Cette notion est importante car pour prendre beaucoup de poissons, il faut s’adapter à ce que mange la truite quand vous pêchez. Par exemple, en plein été vous avez peu de chance de toucher du poisson avec un gros lombric alors qu’après une grosse pluie qui a coloré l’eau, cela peut être l’appât gagnant. Au printemps, un porte-bois trouvé sous une pierre pourra être couronné de succès. Les possibilités sont énormes si vous êtes à l’écoute de la nature.

Il y a des incontournables efficaces toute l’année : la teigne et le vers de terre. Pour ce dernier, hors grosses pluies, un vers de terreau sera parfait. Évitez les vers de fumier qui dégagent un liquide jaunâtre nauséabond.

 

Quelle que soit l’esche choisie, enfilez là sur la hampe de l’hameçon pour ne laisser ressortir que la pointe. Toujours cette recherche de la présentation la plus naturelle possible !

 

La pêche au toc est une technique très subtile et qui demande beaucoup d’observation et de concentration. Et vous le verrez, c’est probablement la technique la plus régulière sur une saison complète !