Tout savoir sur la pêche du Barbeau

FishAndTest
13 novembre 2023

Le barbeau commun (barbus barbus), un poisson de la famille des cyprinidés. Famille qui,
pour rappel, est la famille représentant le plus grand nombre d’espèces de poissons sous
nos latitudes.
Notre cher ami est donc un poisson qui peut sembler banal, que tout pêcheur connaît.
Cependant, bon nombre sont ceux qui l’ont capturé de façon hasardeuse, accidentelle,
mais bien rares sont ceux qui se sont spécialisés dans sa pêche. Et ce, malgré le fait que
tout pêcheur ayant fait sa capture vous dira qu’il est un poisson au combat fantastique.
Apprécié et oublié, visible et discret, méconnu et populaire, n’ayant pas une technique
particulière pour être capturé, mais ayant la possibilité d’être capturé avec tous types de
techniques.
Voici l’étonnant mais commun barbeau, et ses paradoxes.

Tout savoir sur la pêche du barbeau

Le barbeau commun (barbus barbus)

Description et répartition

Le barbeau commun est un poisson pouvant atteindre des tailles relativement
conséquentes, avec une moyenne entre 50 et 70 cm (1,5kg à 4kg). Les records, eux,
débordent du mètre avec des poids qui peuvent largement dépasser les 8kg.
C’est un poisson taillé pour vivre dans le courant, sa forme aérodynamique le plaque
parfaitement au sol. Avec sa tête pointue dirigée vers le bas et une gueule sous la tête,
son corps conique et ses nageoires conséquentes, on comprendra aisément que pour lui,
les courants et rapides des rivières ne sont que terrains de jeu.
Il possède 4 barbillons disposés sur sa lèvre supérieure (2 à l’avant et 2 à l’arrière). Des
lèvres épaisses et charnues entourant une gueule infère (sous la tête) qui lui permet de
trouver sa nourriture dans le fond. Au fond de cette gueule sont présentes trois rangées de
puissantes dents pharyngiennes qui lui permettent de broyer ses aliments (Crustacés,
coquillages etc.)
On rencontre des barbeaux dès les rivières à truite jusqu’aux bas des zones à brème
(zonation de Huet). En revanche, il semble inadapté à la vie en plan d’eau d’;où il est
presque totalement inexistant.

À noter que de nombreuses autres espèces de barbeau sont présentes en Europe.
Notamment, le barbeau méridional (Barbus meridionalis), le barbeau italien (Barbus
Plebejus) ou encore le barbeau comizo (Luciobarbus Comizo).

Reproduction et comportement

La reproduction a lieu d’avril à juin, sur des zones propres et oxygénées. Le mâle (plus
petit que la femelle) arbore des boutons de noce sur la tête et les flancs (points blancs).

La femelle lâche entre 3 000 et 9 000 œufs et le mâle s’empresse de les féconder avant
que ceux-ci se glissent entre les galets où soient emportés au courant.
Le Barbeau est grégaire, c’est-à-dire qu’il apprécie particulièrement être en compagnie de
congénères. Dans les rivières peu profondes, on les retrouve régulièrement un
positionnement en forme de « V » avec un individu en pointe et les autres derrière.
Le barbeau est capable d’effectuer de véritables migrations en quête de nourriture durant
la nuit. Ainsi, les bancs s’éclatent et s’éparpillent durant plusieurs heures, puis, ils se
réunissent de nouveau en journée.
En poisson fouisseur, il est omnivore à prédominance carnée, et va se nourrir de tout ce
qu’il est susceptible de trouver. À son menu : larves d’insectes (trichoptère, éphémère),
écrevisses, escargots, gammares et aselles, petits poissons ainsi que corbicules et autres
moules. Il ne rechigne pas non plus à se nourrir de graines, noix et fruits qui pourraient
tomber dans l’eau.

Des techniques variées pour le pêcher

Comme évoqué précédemment, le barbeau est un poisson au multiple comportement
avec un régime alimentaire varié. Ainsi, il y a une très grande diversité dans les
techniques et appâts possibles pour le capturer.

Les pêches à roder

Une technique bien connue des moucheurs polyvalents, la pêche du barbeau en nymphe
au fil ou à vue. L’important sera de pouvoir multiplier rapidement les présentations, en
pêchant sous la canne pour que l’un deux finisse par se décider.
Une canne longue et puissante permettra de lancer des nymphes lourdes. Ces dernières
devront donc être lestées avec des billes ou cerclage en plomb pour atteindre le fond
rapidement. En hameçon de 14 à 6, les classiques gammares, larves d’éphémères ou
trichoptères feront l’affaire.

Pêcher le barbeau au toc

Nymphes

Sur le même principe, on peut pêcher le barbeau au toc, avec des nymphes artificielles ou
aux appâts naturels. Niveau nymphe, les modèles évoqués précédemment conviendront.
Pour les appâts naturels : petites bêtes et vers de terre seront toujours efficaces.
Enfin, on peut pêcher le barbeau aux leurres, principalement avec des petits souples bien
lestés en fonction du milieu. Le but étant de présenter l’appât devant le barbeau. Si celui-ci
est capable de se déplacer pour attaquer il est nécessaire de lui faciliter la tâche pour le
décider plus facilement. Ponctuellement, les petits cranks peuvent aussi fonctionner, mais
l’opération semble un peu plus délicate.

Les pêches au coup

Le feeder est sans doute la technique la plus propice pour pêcher le barbeau. En effet, elle
permet d’apporter de la nourriture sur le fond sans que celle-ci ne se perde au courant.
L’aspect modulable de cette technique vous permettra de vous adapter aux diverses
situations. L’important sera de tenir le courant, avec une bonne présentation et une amorce qui travaille correctement. Celle-ci ne devra pas se perdre au courant. Pour cela, utilisez du PV1, de la terre et des
grosses particules qui resteront au fond. Au passage, le chènevis est un véritable péché
mignon.

Cages et method feeder

La bolognaise, elle, permet une présentation plus discrète, en effectuant des dérives
contrôlées. La difficulté sera de trouver le bon réglage pour pêcher à la bonne profondeur
et trouver un juste équilibre entre raser le fond et éviter les accrocs.
En pêche à la grande canne, l’idée sera de trouver une zone suffisamment lente et
profonde pour pouvoir coller la ligne au fond. Bien entendu, vous devrez pêcher avec des
lests les plus lourds possibles pour pouvoir rester immobile, une pêche en dérive vous
forcera à multiplier les lancer, ce qui vous épuisera et vous fera perdre en efficacité.
Je n’ai pas parlé des esches. Et là, autant vous dire que les possibilités sont assez
farfelues voire presque infinies : fromage (comté 12 mois d’affinage), foie, croquettes,
pellets, maïs, vers de terre, asticots et j’en oublie.
À vous de trouver la recette qui saura éveiller la curiosité de nos amis.

 

Face à tant de variété et de diversité, le barbeau peut être perçu comme déroutant.
Pourtant, avec un peu de persévérance et d’observation, vous finirez par avoir
l’opportunité de connaître de superbes combats.
Pour terminer, un dernier conseil : nous avons vu que ce poisson avait des périodes
d’activité alimentaire assez précises. L’une des clefs fondamentales est de trouver la
bonne heure. Souvent tôt le matin ou tard le soir, il vous sera alors possible d’enchaîner
les captures.

 

Voir le matériel pêche au coup.